4.3 La crise de la mondialisation
Le trilemme de Rodrik
Des replis autarciques
Les progrès démocratiques permettent aux populations d’exiger des avancées sociales et une protection contre l’instabilité de l’activité économique surtout après la crise financière de 1929. Les gouvernements soucieux de conserver leur souveraineté, dans un environnement de nationalisme exacerbé, mettent en œuvre des replis autarciques sur les plans commerciaux et financiers. Un protectionnisme radicalement nouveau par son ampleur et ses instruments est déployé dans les années 1930 (droits de douanes portés à des plus hauts historiques, contingentements, quotas, dépréciations monétaires volontaires…). Il entraine une dislocation de l’économie internationale, une véritable crise de la mondialisation. La contraction des échanges, presque aussi brutale pour la France que pour les pays qui ont choisi l’« autarcie », annule en quelques années toute la progression du demi-siècle précédent. Les flux migratoires, les flux de capitaux (émissions internationales ou crédits bancaires) à l’exception partielle des investissements directs, se sont quasiment taris au cours des années 1930. L’intégration financière internationale atteint un creux à partir de 1929 et dans le même temps les échanges commerciaux se restreignent. Ces mouvements simultanés traduisent la multiplication des obstacles et contrôles. Les politiques de relance cherchent une issue à la dépression dans le cadre national.