5.4. Les "trente glorieuses": Une régulation socio-économique du capitalisme inédite
L’Etat providence
L’ingérence de l’état dans la concurrence de marché
Pour protéger les individus, l’ingérence de l’état dans la concurrence de marché est également indispensable parce qu’il est nécessaire de mettre des barrières à la conquête d’un pouvoir excessif des grandes firmes. La France organise par exemple des monopoles publics dans de nombreux secteurs (énergie, transports, télécommunication). Dans le monde anglo-saxon, l’intervention directe de l’état est plus limitée au profit des interventions indirectes de soutien des marchés et de la concurrence. La protection contre les risques de santé et de vieillesse est largement prise en charge par les individus (ou leur employeur) sous forme d’assurance privée. Dans les autres pays européens, notamment Allemagne et Scandinavie, en revanche l’état organise une démocratise sociale accordant un rôle très important aux salariés dans la régulation du capitalisme et organisant des niveaux de protection très élevés pour les populations. On parle par exemple de cogestion en Allemagne et de social-démocratie en Scandinavie.
Pendant les trente glorieuses, les variantes régionales de capitalisme commencent donc à se différencier en fonction du mode d’intervention et de l’intensité de l’intervention de l’état dans les économies et sur les marchés et dans la protection sociale. Toutefois, tous ces capitalismes adoptent un mode de régulation similaire appelé "Fordiste" qui va également contribuer à faire des trente glorieuses une période de croissance stable et de réduction des inégalités.