6.1. La deuxième mondialisation : Caractéristiques et tendances
La nouvelle organisation de l’économie mondiale : DIPP, délocalisations et échanges intra-branches
La forte internationalisation des firmes multinationales
A partir des années 1990, la nouvelle organisation de la production et
du commerce international est portée par une tendance forte
d’internationalisation croissante des firmes multinationales (FMN)
(Graphique 6.1.5). Les entreprises ne se contentent plus d’exporter leur
production depuis leur pays d’origine, mais elles organisent désormais
leur production à une échelle globale en localisant les différentes
étapes de la chaîne de valeur dans les territoires ou pays où leur
localisation et la plus rentable. Elles sont donc conduites à transférer
des composants du pays où ils sont fabriqués vers celui où ils sont
assemblés, puis à réexporter l’assemblage vers d’autres pays où ils
seront, à nouveau, combinés en un produit fini. En conséquence, le
commerce intra-branche, c’est-à-dire de biens homogènes ou classé dans
le même secteur, augmente régulièrement entre 1990 et 2015 jusqu’à
représenter la moitié des échanges mondiaux. Aujourd’hui, 50% du
commerce mondial est porté par les échanges industriels de biens
intermédiaires, contre 30% pour les biens de consommation et 20% pour
les biens d’équipement. Elles emploient donc de plus en plus de salariés
à l’étranger, directement dans leurs filiales ou indirectement chez des
sous-traitants. De même, les Fusions & Acquisitions interne au
groupe, entre maison mère et filiales, représentent 60 à 80% des F&A
des firmes des pays développés (Graphique 6.1.5).
Graphique
6.1.5. Taux d’internationalisation des 100 plus grandes multinationales
: 1990-2015 (taux d’internationalisation = index combinant les ratios
actifs à l’étranger/actifs totaux, ventes à l’étranger/ventes totales et
emploi à l’étranger/emploi total)