6.2. La montée d’un capitalisme financiarisé et le retour des crises
Les réformes de libéralisation financière et la montée d’un capitalisme financiarisé
Les années 1980 et l'évolution du capitalisme
Au cours des années 80, le capitalisme évolue sous l’effet de plusieurs mutations. La régulation macroéconomique se concentre sur la lutte contre l’inflation : politique monétaire de rigueur, rigueur salariale et désindexation des salaires sur les prix, monnaie forte. Le marché redevient le mécanisme majeur de coordination et est renforcé par les politiques de dérèglementation (EU) et de privatisation (GB, France – la part de l’Etat dans les 50 principaux groupes industriels français est passée de 74% en 1984 à moins de 20% en 2000) qui se multiplient pendant les années 80. Le contrôle de l’Etat sur les crédits distribués passe au cours des privatisations de 80% des crédits à 20%. En conséquence, on accélère le démantèlement des protections de marchés, mais également du contrôle de l’Etat sur les stratégies des grandes firmes et sur les biens publics.
Tableau 6.2.1. Le changement de mode de régulation du capitalisme
Le compromis capital/travail antérieur est brisé et la part des salaires dans la VA diminue partout. Cependant, les résultats des entreprises s’améliorent et elles rentrent de plain-pied dans un capitalisme concurrentiel mondialisé puisque les économies se sont largement ouvertes au cours des années 80 et 90 au commerce, aux IDE et aux flux financiers. En France, les privatisations amplifient cette ouverture des firmes françaises aux investisseurs mondiaux (36,3% du capital en moyenne fin 2000 contre 25,5% en Allemagne et 22,4% au Royaume-Uni). Le poids plus important de certains d’entre eux (investisseurs institutionnels) donne à leurs objectifs de rentabilité de court terme une importance nouvelle dans la gouvernance et les stratégies de firmes. Mais ces firmes françaises sont également des leaders mondiaux dans de nombreux domaines.