6.2. La montée d’un capitalisme financiarisé et le retour des crises
Les réformes de libéralisation financière et la montée d’un capitalisme financiarisé
Les années 1990, le développement des marchés d'action
Le glissement vers un capitalisme actionnarial pendant les années 1990 conduit à des ruptures profondes des logiques de financement des entreprises : les fonds propres augmentent (taux d’autofinancement des entreprises françaises passe de 90% contre 60% dans les années 70), le recours à l’endettement bancaire diminue (passe de 63% à 28% des financements externes entre 1980 et 2000 pour la France), le financement par actions progresse rapidement (passe de 2,8% en 1980 à 52,5% des financements externes en 2000 pour la France).
Une autre conséquence est le développement très rapide des marchés d’actions et le fait que les banques elles-mêmes se sont adaptées à la diminution du financement de marché se finançant elles-mêmes en émettant des actions et en finançant les entreprises en achetant leurs actions (près de 50% de leur actif en 2002 contre 5% en 1980 ; les crédits étant passés de 84% de l’actif des banques françaises à 38% sur la même période). Les réformes ont également des conséquences importantes sur le secteur bancaire. Les frontières entre les activités de crédit et de marché disparaissent donc, ce qui a fini par accroitre la vulnérabilité des banques comme l’a montré la crise des « subprimes » de 2009.