6.5. "Hyper-capitalismes", financiarisation des entreprises et montée des inégalités
Régulation financiarisée, déflation salariale et inégalités
En 2014, la part du revenu total avant impôt reçue par les 50 % les plus pauvres était de 23 %, tandis que la part des 10 % les plus riches était de 33 %. Bien que l'inégalité des revenus en France ne soit pas négligeable en 2014, elle contraste avec la situation d'il y a un siècle. En 1900, les 10 % les plus riches avaient reçu la moitié du revenu national français total.
L'inégalité des revenus a diminué de manière significative
entre le début de la Première Guerre mondiale et fin de la Seconde Guerre
mondiale en raison de la chute de la capitale les revenus résultant de la
destruction du capital physique, de l'impact de l'inflation et des effets des
nationalisations et du contrôle des loyers. Les luttes entre le travail et le
capital pour partager les fruits de la croissance entre les années 1945 et 1983
ont été marquées par une période de turbulences en matière d'inégalité des
revenus, avec une augmentation jusqu'en 1968, lorsque des troubles civils ont
poussé le gouvernement à réduire les différences de salaires grâce aux politiques fiscales. Les mesures
d'austérité introduites en 1983, notamment la fin de l'indexation des salaires à
l'inflation, a amorcé une tendance à l'accroissement des inégalités. Les écarts
salariaux et les rendements du capital ont augmenté par la suite.