13.3. Economies et déséconomies d’échelle

Site: ZERUN
Cours: Microéconomie 1
Livre: 13.3. Economies et déséconomies d’échelle
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Date: jeudi 21 novembre 2024, 19:13

1. Définition et sources

Lorsque le niveau de production augmente, le coût moyen de production correspondant aura tendance à baisser, au moins à partir d’un certain point. Plusieurs raisons à cela :

-        Si la firme opère sur une échelle plus grande, les travailleurs peuvent se spécialiser dans les activités où ils sont les plus productifs. L'apprentissage intervient au niveau individuel mais également au niveau de l’ensemble de l’entreprise. L’activité de production favorise des apprentissages dans les différents services comme dans les relations entre services. Il y a un gain d’efficacité avec le temps, ce qui génère des économies d'apprentissage (ou économies d'échelle dynamiques).

-        Une large échelle peut offrir de la flexibilité. En choisissant des combinaisons différentes d’inputs, les managers peuvent organiser la production plus efficacement.

-        La firme peut être capable d’acquérir des inputs de production à un coût plus faible puisqu’elle les achète en grandes quantités et peut alors négocier des tarifs plus bas.

A partir d’un certain point néanmoins, il est probable que le coût moyen de production finisse par augmenter avec l’output. Trois raisons peuvent être évoquées :

-       Au moins à court terme, les contraintes liées à l’espace de travail et aux machines peuvent restreindre les travailleurs pour effectuer leur travail efficacement.

-        Gérer une grande firme peut devenir plus complexe et inefficace à mesure que le nombre de tâches augmente.

-       Au-delà de certains volumes de production, il peut être plus difficile de s'approvisionner et la disponibilité d’inputs clés peut être limitée, poussant leurs prix vers le haut, ce qui se répercute sur le coût unitaire du produit intégrant ces inputs.

Pour analyser la relation entre l’échelle de production et les coûts de la firme, il faut se souvenir que quand on augmente les inputs dans des proportions différentes, le sentier d’expansion de la firme n’est plus une ligne droite, et on va alors raisonner en termes d’économies ou de déséconomies d’échelle. On dira ainsi que la firme bénéficie d’économies d’échelle quand elle peut doubler son output pour un coût qui fait moins que doubler. Inversement, il y a des déséconomies d’échelle quand un doublement de l’output exige plus du double du coût. Le terme économies d’échelle inclut les rendements d’échelle croissants comme un cas particulier, mais il est plus général car il reflète des proportions d’input qui changent à mesure que la firme change son niveau de production. Dans ce cadre plus général, une courbe de coût moyen à long terme caractérise la firme confrontée à des économies d’échelle pour des niveaux relativement faibles d’output et à des déséconomies d’échelle pour des niveaux plus élevés.


2. Elasticité du coût par rapport aux quantités produites et économies d’échelle

Les économies d’échelle sont souvent mesurées en termes d’élasticité coût-output.


Si l’on réécrit cette équation, on fait apparaître les mesures traditionnelles des coûts ainsi :


On aura donc :

-        des économies d’échelle si EC < 1, soit Cm<CM et donc un CM décroissant ;

-        des déséconomies d’échelle si EC > 1, soit Cm > CM et donc un CM croissant ;

-        si EC = 1, Cm = CM et dans ce cas les coûts augmentent proportionnellement avec l’output.