2.4 La réponse de l'offre : les logiques du développement technique
Site: | ZERUN |
Cours: | Histoire des faits économiques |
Livre: | 2.4 La réponse de l'offre : les logiques du développement technique |
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Date: | vendredi 22 novembre 2024, 16:46 |
La logique du développement technique
L’enchaînement des inventions et l’interdépendance entre les innovations invitent à s’interroger sur la logique du développement technique.
Selon Landes Richesse et pauvreté des nations (2000), ces inventions présentent trois traits marquant : des machines se substituent aux travailleurs, l’énergie est produite par des machines, de nouvelles matières premières sont utilisées. La mécanisation et l’apparition de la grande usine constituent les lignes de forces d’un processus qui touche à la fois les méthodes de production et l’organisation de la société.
Un modèle « défi-réponse » peut être proposé : les premières découvertes seraient dues « au hasard », ensuite les innovations se répondraient les unes aux autres au gré de blocages et de déséquilibres internes. Ainsi la machine de Kay aurait rendu le fil rare et provoqué la hausse de son prix stimulant par la même l’innovation dans le domaine de la filature.
Bertrand Gilles met en avant l’existence d’un « système technique » qui suppose une cohérence entre les techniques, l’énergie, les matériaux, les transports et les secteurs de consommation. Au centre du système en vigueur à l’époque se trouvent le fer, le charbon et la machine à vapeur…. Ce système est achevé en 1850, le métal a remplacé le bois, la machine a vapeur est utilisée dans tous les secteurs, le charbon fait le lien entre les deux. A son apogée le système devient difficile à améliorer, il conviendrait que de nouvelles techniques apparaissent pour surmonter les blocages. Le système se déstructurerait alors au profit d’un nouveau d’où, par extension, le caractère cyclique de l’activité.
Inventions dans le secteur textile
Le secteur textile apparait au cœur de l’industrialisation. Certaines inventions sont traditionnellement mises en exergue.
- La navette volante de Kay, innovation des années 1730, est diffusée dans le tissage du coton vers 1760 où elle améliore la productivité d’environ 30%.
- La machine à filer ‘spinning Jenny’ (1765-66) de Hargreaves, avec rouet multiplié, est particulièrement adaptée aux petites unités de production (intermédiaire entre travail manuel et machinisme).
- La ‘waterframe’ (1767) de Arkwright qui utilise l’énergie hydraulique et exige de lourdes installations est destinée à de plus grosses structures.
- La ‘mule jenny’ (1777) de Crompton est une sorte de croisement des deux précédentes inventions, elle est complètement mécanisée.
- Au cours des années 1780 les métiers à tisser mécaniques de Cartwright remplacent les « navettes volantes » de Kay et permettent une nouvelle progression de la production de tissu.
- En 1783 Bell met au point la technique de l’impression mécanique des tissus.