6.1. La deuxième mondialisation : Caractéristiques et tendances
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Cours: | Histoire des faits économiques |
Livre: | 6.1. La deuxième mondialisation : Caractéristiques et tendances |
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Date: | jeudi 21 novembre 2024, 17:55 |
Table des matières
- Introduction de la section et objectifs
- L’intensification et diversification des flux de commerce et d’investissement et le déplacement du centre de gravité de l’économie mondiale
- Libéralisation commerciale et régionalisation des échanges
- La nouvelle organisation de l’économie mondiale : DIPP, délocalisations et échanges intra-branches
- Crises de 2008 et 2020, ralentissement des chaines de valeur et la dé-mondialisation
- Références
- Pour aller plus loin
Introduction de la section et objectifs
A partir des années 1980, une économie mondiale de plus en plus intégrée se met en place. Un plus grand nombre de pays deviennent des acteurs de la mondialisation aux côtés des pays industrialisés : les ex-pays socialistes d’Europe de l’Est, les pays toujours socialistes en Asie (Chine, Vietnam), les pays en développement capitaliste émergents (Inde, Brésil, Afrique du sud), les pays en développement plus pauvres mais exportateurs de matières premières (Afrique subsaharienne, Asie et Amérique latine). Les flux économiques de commerce ou d’investissement se diversifient et s’intensifient à la fois. Une nouvelle géographie de la mondialisation se dessine marquée par un recentrage net sur l’Asie. La diminution des coûts de transport et de communication autorise une organisation globale de la production des biens manufacturés à l’échelle de plusieurs pays qui complique fortement la régulation multilatérale du commerce mondial qui opère à une échelle purement nationale et ne parvient pas réellement à atteindre la bonne échelle, celle des firmes transnationales.
A la fin de cette section, vous saurez :
- Décrire les principaux facteurs explicatifs de la deuxième mondialisation
- Définir la régionalisation et la polarisation des échanges mondiaux, et la Triade
- Expliquer comment les firmes devient multinationales et ce que sont la division internationale des processus productifs et les chines de valeur globales
- Expliquer la façon dont les pays en développement en général et la Chine en particulier s’insèrent dans la deuxième mondialisation
- Expliquer les raisons du ralentissement de la mondialisation depuis 2010
L’intensification et diversification des flux de commerce et d’investissement et le déplacement du centre de gravité de l’économie mondiale
Pendant les années 1990, les flux d’import-export et d’IDE augmentent rapidement partout dans le monde. Mais l’accélération de ces flux alimente la polarisation de l’économie mondiale sur la Triade (Amérique du nord, Europe de l’ouest, Asie de l’est) comme le montre le graphique 6.1.3.
Graphique 6.1.3. La polarisation du commerce international sur la Triade
L'évolution de la croissance des pays en développement
Toutefois, le monde en développement n’échappe pas à la mondialisation car même si les volumes sont limités, les taux de croissance sont inédits dans l’histoire des pays puisque la croissance de leurs exportations est 3 à 4 fois plus rapide que celle des pays développés entre 2005 et 2015 (Graphique 6.1.4), traduisant à la fois un rattrapage en termes d’intégration au commerce mondial et un gain de parts de marché. Pour la Chine qui devient une des principales puissances industrielle et commerciale dès les années 1990, la croissance des exportations est même dix fois plus rapide que celle des exportations de l’Union européenne entre 2005 et 2015.
Graphique 6.1.4. Evolution des volumes d’importation et d’exportation pour l’ensemble des pays développés et des pays en développement, pour les Etats-Unis, l’Union Européenne et la Chine : 2005-2015, Index 100 = 2005 (Source : UNCTAD)
Même si d’autres économies émergentes (Mexique, Inde) tirent leur épingle du jeu, le commerce mondial se concentre sur un petit nombre de pays très majoritairement industrialisés : les 20 premiers exportateurs réalisent 75% du commerce mondial, et 75% d’entre eux sont des pays industrialisés développés. L’Asie émerge aujourd’hui comme un acteur central du commerce mondial. Le tableau 6.1.1 montre notamment qu’en 2016, la Chine a été à l'origine de 13 % des exportations mondiales devant les Etats-Unis (9 %) et l'Allemagne (8 %) (OMC) et qu’avec 36% des exportations mondiales, l'Asie totalise se situe au même niveau que l'Union européenne (36 %) (OMC). Toutefois, si la Chine est devenue leader sur les équipements bureautiques ou le textile, l’Europe reste leader dans de nombreux secteurs : produits agricoles, produits miniers et pétroliers, industrie chimique et automobile etc.
Libéralisation commerciale et régionalisation des échanges
Les trois derniers cycles de négociation (Kennedy Round, de mai 1964 à juin 1967, Tokyo Round de septembre 1973 à avril 1979, cycle d'Uruguay de septembre 1986 à avril 1994) ont vu augmenter le nombre de pays signataires, et en même temps s'étendre le champ des négociations. Ce n'est qu'après le premier choc pétrolier que le problème des barrières non tarifaires sera soulevé. De 1964 à 1994, le cycle d'Uruguay a été le plus long et le plus discuté des cycles de négociations. Outre une nouvelle réduction des tarifs douaniers, ont été négociés des accords sur l'agriculture, les services, la propriété intellectuelle, le système de préférence généralisée pour les pays en développement. Les questions de maintien des privilèges des activités nationales stratégiques ou de la souveraineté nationale et de l’exception culturelle commencent à être posées dans le cadre des négociations. Au terme du bilan du commerce mondial régi par le GATT, il semble que la régulation des échanges internationaux soit entrée dans une impasse dans les années 1980. Après 40 ans de rounds de négociations multilatérales intégrant de plus en plus de pays et de secteurs, il devient indispensable d’arbitrer les divergences d’intérêt et les rapports de forces entre grandes puissances et grands blocs régionaux qui ont émergé. Ces divergences prennent la forme de conflits, notamment sur la question de l’agriculture, qui conduisent à la résurgence du protectionnisme sous des formes diversifiées, notamment entre les Etats-Unis, le Japon et l’UE. Un des enjeux est également de traiter enfin les pays en développement autrement que comme partenaires de second ordre en marge du commerce mondial.
La réorganisation de l'économie mondiale
Tableau 6.1.1. Top 20 des principaux exportateurs et importateurs mondiaux en 2015 (Source OMC)
Enfin, le Tableau 6.1.1 montre que les principaux exportateurs sont également les principaux importateurs. Une des raisons est que l’économie mondiale s’est réorganisée à partir des années 1990 sur la base de ce qui sera d’abord appelé la Division Internationale des Processus Productifs (DIPP) puis les Chaînes de valeurs Globales. Alors que dans le cadre de la Division Internationale du Travail (DIT) qui prévalait avant que le capital productif ne devienne très mobile et que les coûts de la coordination ne chutent du fait des innovations technologiques, cette nouvelle organisation génère quantité de nouveaux échanges internationaux au sein de chaque secteur ou même de chaque firme.
L'OMC pour un droit international du commerce
Avec
l’OMC, une organisation véritable dotée notamment du pouvoir de
règlement des différends commerciaux entre pays, quels qu’ils soient, se
substitue aux rapports de force des négociations multilatérales du
GATT. L’OMC est une organisation internationale qui vise à édifier un
droit international du commerce dont l’objectif primordial est de rendre
le libre-échange et la concurrence internationales le plus « équitable »
possible, notamment pour les pays les plus pauvres. Pour ce faire,
l’OMC est dotée d’un pouvoir normatif, de la personnalité juridique et
met en place un Organe de Règlement des Différends (ORD) qui reçoit et
favorise l’instruction des plaintes déposées à travers la mise en place
d’une commission d’arbitrage indépendante faute de règlement amiable
trouvé au bout de 60 jours. L’appel des décisions est également
possible. L’agenda de l’OMC est d’imposer à ses plus de 200 signataires
des règles favorisant la progression des échanges, d’étendre le commerce
international à de nouveaux domaines et de régler les différends
commerciaux entre nations. Pour autant, jusqu’à aujourd’hui, le
bilatéralisme commercial ne cède pas tout à fait en raison de la place à
part occupée par les Etats-Unis et la Chine, et de la multiplication
des accords commerciaux régionaux ou bilatéraux. Depuis le cycle de
Doha, qui commence dans les années 2000, les négociations multilatérales
sont bloquées notamment du fait de l’incapacité des pays développés à
accepter l’ouverture complète de leurs marchés aux produits agricoles
des pays en développement. Une autre limitation est que l’OMC n’a aucun
pouvoir sur les échanges internes aux grandes firmes multinationales,
c’est-à-dire les transactions entre maisons mères et filiales ou entre
filiales, qui concourent pourtant à 1/3 des échanges manufacturés. Il
est donc impossible à l’OMC d’imposer des règles aux comportements
opportunistes des firmes qui produisent dans des conditions de dumping
social ou fiscal pour augmenter leur compétitivité internationale.
La
seconde tendance ayant favorisé une accélération de la mondialisation
productive et commerciale pendant les années 1990 est la régionalisation
des échanges à travers des accords commerciaux régionaux favorisant le
libre-échange entre des pays voisins. Le graphique 6.1.1 montre que le
nombre de pays présents dans au moins un accord commercial régional est
passé de 70 à 170 entre la fin des années 1980 et le début des années
2000, et que les pays à revenu intermédiaire et à faible revenu ont
rattrapé les pays riches dans cette dynamique. Le nombre de partenaires
commerciaux régionaux a également augmenté de manière significative pour
chaque pays, reflétant en partie l'adhésion à plusieurs ACR, qui se
chevauchent souvent comme c’est le cas en Afrique et en Amérique latine.
Graphique
6.1.1. Nombre de pays membres d’au moins un accord commercial régional
(Source : Kangni Kpodar, Patrick Imam (2017) The effect of regional
trade agreements on growth volatility, VoxEU)
Les Accords Commerciaux Régionaux comme substituts à la libéralisation entendu dans les négociations commerciales multilatérales
Graphique 6.1.2. Les trois principales zones de libre-échange actuelles (Source : Camille Renard (2017) « CETA, TTIP, TTP... : les accords de libre-échange reconfigurent l'espace mondial », Géopolitique, France culture)
Le graphique 6.1.2 montre que les trois principales zones de libre-échanges mondiales (le marché commun de l’Union Européenne achevé en 1990, l’Alena créé en 1994 et l’Asean créé en 1967 mais étendu dans les années 2000 à la Chine, la Corée du sud et le Japon, sont réparties par continents. Ces trois ensembles représentent aujourd’hui plus de 80% du PIB et des échanges mondiaux, une grande partie de ces échanges se réalisant au sein de chaque zone régionale.
La nouvelle organisation de l’économie mondiale : DIPP, délocalisations et échanges intra-branches
A partir des années 1990, la nouvelle organisation de la production et du commerce international est portée par une tendance forte d’internationalisation croissante des firmes multinationales (FMN) (Graphique 6.1.5). Les entreprises ne se contentent plus d’exporter leur production depuis leur pays d’origine, mais elles organisent désormais leur production à une échelle globale en localisant les différentes étapes de la chaîne de valeur dans les territoires ou pays où leur localisation et la plus rentable. Elles sont donc conduites à transférer des composants du pays où ils sont fabriqués vers celui où ils sont assemblés, puis à réexporter l’assemblage vers d’autres pays où ils seront, à nouveau, combinés en un produit fini. En conséquence, le commerce intra-branche, c’est-à-dire de biens homogènes ou classé dans le même secteur, augmente régulièrement entre 1990 et 2015 jusqu’à représenter la moitié des échanges mondiaux. Aujourd’hui, 50% du commerce mondial est porté par les échanges industriels de biens intermédiaires, contre 30% pour les biens de consommation et 20% pour les biens d’équipement. Elles emploient donc de plus en plus de salariés à l’étranger, directement dans leurs filiales ou indirectement chez des sous-traitants. De même, les Fusions & Acquisitions interne au groupe, entre maison mère et filiales, représentent 60 à 80% des F&A des firmes des pays développés (Graphique 6.1.5).Graphique 6.1.5. Taux d’internationalisation des 100 plus grandes multinationales : 1990-2015 (taux d’internationalisation = index combinant les ratios actifs à l’étranger/actifs totaux, ventes à l’étranger/ventes totales et emploi à l’étranger/emploi total)
Une conséquence importante de la DIPP est que les IDE sont devenus un moteur de l’internationalisation de la production vers les pays en développement. Les IDE représentent 50 à 60% des ressources en capital externe pour PED, soit 1,5 à 2 fois plus que les transferts de fonds des migrants et 2 à 3 fois plus que l’aide publique au développement. Si la Triade et les pays de l’OCDE continuent à concentrer 80% des IDE entrants, les grands émergents (Chine, Inde, Brésil, Mexique) et les pays asiatiques figurent parmi les grands pays receveurs. Toutefois, la structure sectorielle des IDE du graphique 6.1.6 montre que plus de 50% de ces IDE portent sur le secteur des services de support à la production (finance, R&D, commercialisation, …) des FMN industrielles. C’est un autre effet de la DIPP et des chaînes de valeurs globales.
Graphique 6.1.6. Répartition des stocks d’investissement direct à l’étranger par secteur : 2015
La forte internationalisation des firmes multinationales
A partir des années 1990, la nouvelle organisation de la production et
du commerce international est portée par une tendance forte
d’internationalisation croissante des firmes multinationales (FMN)
(Graphique 6.1.5). Les entreprises ne se contentent plus d’exporter leur
production depuis leur pays d’origine, mais elles organisent désormais
leur production à une échelle globale en localisant les différentes
étapes de la chaîne de valeur dans les territoires ou pays où leur
localisation et la plus rentable. Elles sont donc conduites à transférer
des composants du pays où ils sont fabriqués vers celui où ils sont
assemblés, puis à réexporter l’assemblage vers d’autres pays où ils
seront, à nouveau, combinés en un produit fini. En conséquence, le
commerce intra-branche, c’est-à-dire de biens homogènes ou classé dans
le même secteur, augmente régulièrement entre 1990 et 2015 jusqu’à
représenter la moitié des échanges mondiaux. Aujourd’hui, 50% du
commerce mondial est porté par les échanges industriels de biens
intermédiaires, contre 30% pour les biens de consommation et 20% pour
les biens d’équipement. Elles emploient donc de plus en plus de salariés
à l’étranger, directement dans leurs filiales ou indirectement chez des
sous-traitants. De même, les Fusions & Acquisitions interne au
groupe, entre maison mère et filiales, représentent 60 à 80% des F&A
des firmes des pays développés (Graphique 6.1.5).
Graphique
6.1.5. Taux d’internationalisation des 100 plus grandes multinationales
: 1990-2015 (taux d’internationalisation = index combinant les ratios
actifs à l’étranger/actifs totaux, ventes à l’étranger/ventes totales et
emploi à l’étranger/emploi total)
Les IDE comme moteur de l'internationalisation de la production
Une conséquence importante de la DIPP est que les IDE sont devenus un moteur de l’internationalisation de la production vers les pays en développement. Les IDE représentent 50 à 60% des ressources en capital externe pour PED, soit 1,5 à 2 fois plus que les transferts de fonds des migrants et 2 à 3 fois plus que l’aide publique au développement. Si la Triade et les pays de l’OCDE continuent à concentrer 80% des IDE entrants, les grands émergents (Chine, Inde, Brésil, Mexique) et les pays asiatiques figurent parmi les grands pays receveurs. Toutefois, la structure sectorielle des IDE du graphique 6.1.6 montre que plus de 50% de ces IDE portent sur le secteur des services de support à la production (finance, R&D, commercialisation, …) des FMN industrielles. C’est un autre effet de la DIPP et des chaînes de valeurs globales.
Graphique 6.1.6. Répartition des stocks d’investissement direct à l’étranger par secteur : 2015
Crises de 2008 et 2020, ralentissement des chaines de valeur et la dé-mondialisation
Après presque 30 ans de mondialisation croissante, il semble que l’on puisse observer un ralentissement de la dynamique du commerce mondial après la crise de 2008 et pendant les années 2010. Depuis 2015, en effet, la croissance du commerce international en valeur est redevenue égale à celle du PIB en valeur (2,5%), comme pendant les 30 glorieuses. Partout en Europe, aux Etats-Unis ou en Chine, on a observé une lenteur de la reprise de l’investissement pendant les années 2010.
On a également pu identifier une montée du protectionnisme trouble (« murky protectionism ») en parfaite opposition avec les tendances précédentes puisque près de 600 mesures de protectionnisme déguisé (restriction des aides aux non-nationaux, anti-dumping, réglementations) ont été recensées par an depuis 2008. Enfin, on observe un ralentissement particulièrement marqué dans les secteurs des chaînes de valeurs globalisées puisque la part de la valeur ajoutée d’une exportation qui a été importée qui avait doublé en 30 ans de mondialisation en passant de 15% dans les années 1970 à 30% dans les années 2000 est restée stable depuis 2008 (BM, 2017). Enfin, un mouvement de relocalisation de la production à proximité des marchés européens s’observe depuis le début des années 2010 dans un certain nombre d’industries qui préfèrent désormais augmenter leur capacité de réaction aux changements du marché plutôt que de chercher à tout prix des coûts salariaux plus bas.
La crise du COVID-19 et la désorganisation des approvisionnements qu’ont provoqué les confinements et fermetures de frontière marqueront probablement une étape supplémentaire dans cette volonté des industries européennes et américaines de limiter l’extension géographique des chaînes de valeur. Toutefois, nous n’observons pour l’heure qu’un ralentissement de la mondialisation, sans doute lié à un épuisement des rendements des chaînes de valeurs globales et à une montée de nouveaux risques. Il est cependant excessif de parler de démondialisation comme certains observateurs ont tendance à le faire (Bello, 2002). Toutefois, les défis d’une mondialisation moins instable, moins destructrice de l’environnement et plus juste restent essentiels comme le clamait très récemment Pierre-Noel Giraud (2020).
Références
Bello, Walden (2002) Deglobalization, ideas for a New World Economy, Londres et New-York.
Giraud, Pierre-Noël (2020) La « démondialisation », unique horizon du monde d’après ? Un monde multipolaire et compétitif, Odile Jacob, 6 mai 2020 (Consultable : file:///Users/ericrougier/Downloads/demondialisation_unique_horizon_Giraud_Odile_Jacob.pdf)
Schott, Peter (2004) Across-product vs within-product diversification, Quarterly Journal of Economics.
Schott, Peter (2008) Chinese exports, Economic Policy.
Pour aller plus loin
Sur la façon dont les accords régionaux de libre-échange reconfigurent l’espace mondial, voir la notice : https://www.franceculture.fr/geopolitique/ceta-ttip-ttp-les-accords-de-libre-echange-reconfigurent-lespace-mondial
Sur la démondialisation : « La mondialisation va-t-elle mourir ? »: /Video/youtube/watch?v=QCv6mygNsro