4. Illustration
Illustrons avec un exemple d’exploitation agricole qui produit du blé. Le tableau 4 fait apparaître l’ensemble des coûts sur une année. Un exemple de coût d’opportunité est le salaire (30 000 €/an) que l’exploitant aurait pu obtenir s’il avait consacré son temps à un autre travail (ingénieur, enseignant) et auquel il a renoncé pour travailler sur son exploitation à temps plein. De la même manière l’exploitant a renoncé à placer une partie de ses capitaux propres sur les marchés financiers alors que ça aurait pu lui rapporter une somme de 12 000€/an. Le rendement non perçu de cet investissement représente un autre coût d’opportunité.
On voit bien que les coûts économiques de la production de blé s’élèvent à 90 000 €/an quand on rajoute aux coûts comptables les coûts d’opportunité.
L’approche comptable des coûts va ainsi retracer les mouvements monétaires mais n’a pas vocation à fournir des règles de décision face à des alternatives, dont certaines n’ont pas de prix établis. Pour prendre des décisions raisonnables et pour prédire comment des individus raisonnables prennent leurs décisions, il faut faire plus que retracer les mouvements monétaires. Pour l’économiste, savoir s’il y a ou pas une opportunité peut affecter le choix d’allouer ou pas des ressources car cela change les options disponibles. C’est pourquoi les économistes tiennent compte des coûts d’opportunité en plus des seuls coûts comptables.