La modernisation de l’économie sous le II° Empire
La mécanisation de l’industrie textile s’accélère : les métiers actionnés par l’homme cèdent progressivement la place à des métiers mécaniques. Ainsi, dans les Vosges en 1856, 10% du textile est produit par des métiers mécaniques. En 1868, seulement 12 ans plus tard, c’est 80%.
L’Etat favorise la construction de nombreuses infrastructures de transport. Le chemin de fer se développe rapidement à partir de 1850, sous l’impulsion de l’Etat, qui encourage la création de 6 compagnies pour exploiter le réseau. La longueur du réseau est multipliée par 3 entre 1850 et 1870. L’Etat modernise aussi des routes et creuse des canaux, par exemple en prolongeant le Canal du Midi qui permet de relier la Méditerranée et l’Atlantique.
Le chemin de fer permet d’impulser l’industrie minière et métallurgique : en effet, les ressources sont souvent éloignées des lieux d’utilisation, et lourdes à transporter. C’est le début de l’époque des « maîtres de forge » comme Charles de Wendel ou Eugène Schneider. Si l’industrie métallurgique est encore artisanale au milieu du XIX°s., elle va rapidement s’industrialiser, notamment à partir des années 1870. Quant à l’industrie minière, elle se développe de façon complémentaire à la métallurgie (fer) et au chemin de fer (charbon). On voit bien à quel point le développement de ces trois secteurs (indutrie minière, industrie métallurgique, transports) se fait de manière complémentaire les uns aux autres.
Enfin, Napoléon III modernise le secteur bancaire pour drainer l’épargne des français et permettre les investissements nécessaires au développement de l’industrie. Il autorise la création de banques de dépôts dont certaines existent encore aujourd’hui, comme le Crédit Lyonnais, fondé en 1863, ou la Société Générale, fondée en 1864. Il modernise également le droit des sociétés en créant le statut de Société Anonyme en 1867, qui encourage la création d’entreprises, puisque les apporteurs de capitaux (les propriétaires de l’entreprise) ne sont responsables qu’à hauteur des capitaux qu’ils ont apportés (ils ne sont plus responsables sur leur patrimoine personnel) : c’est le principe de la société « à responsabilité limitée », aujourd’hui généralisée.