La politique interventionniste de Napoléon III
Par ailleurs, la politique de Napoléon III est interventionniste, sous l’influence de son principal conseiller à partir de 1860, le saint-simonien Michel Chevalier.
L’Etat s’affirme comme acteur économique à part entière, à travers par exemple l’aménagement du territoire : ainsi des Landes de Gascogne, au sud de Bordeaux, qu’il plante en pins maritimes, à la fois pour assainir les sols et pour développer la production d’essence de térébenthine et de colophane, obtenues à partir de la résine de cet arbre. Les Landes sont aujourd’hui la plus grande forêt d’Europe.
Napoléon III aménage aussi Paris sous la conduite du Baron Haussman, à qui il donne mandat « d’assainir et d’embellir » Paris, à l’époque insalubre et surpeuplée : percement de voies, destruction de quartiers trop vétustes, construction de bâtiments publics, de parcs, de ponts, etc.
Le Baron Haussmann « invente » les principes modernes de l’urbanisme. La puissance publique rachète d’abord un terrain (au besoin par expropriation), puis « équipe » le terrain, c’est-à-dire le raccorde aux différents réseaux (adduction d’eau, égouts, etc.). Ce terrain est ensuite revendu à des promoteurs privés, qui peuvent construire dessus mais doivent respecter un cahier des charges strict (alignement sur la rue, nombre d’étages, etc.), ce qui donnera le fameux « immeuble haussmannien » caractéristique de Paris. A quelques nuances près, l’urbanisme opère aujourd’hui de la même façon qu’à l’époque d’Haussmann.