Les crises du capitalisme financiarisé
La gestion des crises du XXIème siècle
A partir de septembre 2008 et de la panique financière provoquée par la
faillite de la Banque Lehman Brothers, les banques centrales des pays
riches se mettent à développer des opérations de création monétaire de
plus en plus complexes appelées « quantitative easing » (assouplissement
quantitatif) consistant à faire des prêts au secteur bancaire à court
et moyen terme (jusqu’à 1 ou 2 ans) et à acheter des titres émis par les
entreprises et les gouvernements à plus long terme (jusqu’à 10 ans)
dans des proportions inédites.
Le financement de l’économie est
donc double, à la fois par les prêts des banques et par les achats de
titres par la banque centrale sur le marché financier. En
septembre-octobre 2008, la taille du bilan de la Fed passe de 5% du PIB à
15% soit 10% du PIB de création monétaire en deux mois. La taille du
bilan continue à augmenter ensuite jusqu’à représenter 25% du PIB en
2014. En Europe, la même tendance s’observe dans des proportions encore
plus fortes : le bilan de la BCE passe d’une valeur de 15% du PIB de la
zone euro en 2008 à une valeur de 40% en 2018 (Piketty, 2019 : 813). Les
chiffres correspondants atteignent plus de 100% pour la Suisse et le
Japon.