Pourquoi ne sommes-nous pas tous scandinaves ?
Cette hétérogénéité se comprend mieux lorsque l’on se représente chaque
système capitaliste national comme un ensemble d’acteurs individuels et
collectifs (organisations) qui interagissent en respectant des règles du
jeu données par les institutions, c'est-à-dire les règles qui encadrent
leurs interactions économiques. Les « modèles » de capitalisme doivent
être vus comme des ensembles spécifiques de relations de complémentarité
entre les différentes institutions qui les organisent, ces complémentarités institutionnelles
étant à la base de la « cohérence » de chaque modèle. En conséquence,
les nations dotées d’un type particulier de coordination dans une sphère
de leur économie devraient également tendre à développer des pratiques
complémentaires dans d’autres sphères. Un marché du travail très libéral
est par exemple complémentaire avec un marché du crédit très dérégulé
et accessibles à tous.