1. Introduction

Nous savons maintenant comment utiliser le PIB pour étudier les évolutions de l’activité économique. Cela n’explique toutefois pas pourquoi nous l’avons défini trois fois. Nous allons maintenant aborder ce point et montrer que ces trois formules peuvent être utiles.

Le fait que la même grandeur – le PIB – puissent être calculée de trois manières différentes est en fait une force : différents individus (ou différents économistes) peuvent ainsi s’intéresser à l’activité économique pour des raisons différentes et avec la même grandeur, mettre en lumière des phénomènes différents.

Par exemple, considérons la première approche du PIB qui utilise la valeur ajoutée. Outre qu’elle peut-être plus « facile » à calculer par l’administration (les entreprises devant renseigner leur chiffre d’affaires et leur « valeur ajoutée » à l’administration fiscale), cette approche peut intéresser un économiste qui souhaite étudier l’effet du progrès technique. Celui-ci peut par exemple conduire à produire les mêmes quantités mais en utilisant moins d’inputs (ou facteurs de production). Pour cet économiste, avoir à disposition la somme des valeurs ajoutées (la valeur de la production et la valeur des consommations intermédiaires) sera donc un atout précieux.

Un autre économiste pourrait lui s’intéresser aux inégalités au sein d’une société et notamment à la manière dont le PIB est partagé entre les salariés et les entreprises. Pour cet individu l’approche du PIB par les revenus pourrait être la plus utile.  Enfin, un troisième économiste pourra lui préférer l’approche par la demande, afin de caractériser les modèles de croissance de pays ou s’intéresser aux « causes » de crises économiques. Dans ce qui suit, nous montrons plus en détail comment ces deux approches du PIB, par « le revenu » et par « la demande » peuvent être utiles afin de décrire des économies et d’en comprendre les évolutions.