3. Les cycles longs
Kondratieff (1925) identifie des cycles endogènes longs d’environ 50 ans . La phase de croissance conduit à un surinvestissement des entreprises. Ce comportement est source d’inflation et de hausse des taux d’intérêt qui affaiblissent la consommation et l’investissement et produisent une phase de surproduction. La crise éclate et induit une baisse des taux d’intérêt qui contribue à la reprise de l’activité économique.
Pour Schumpeter (1942), ces changements sont dus à des « grappes d'innovations » qui naissent, se diffusent et se perfectionnent. Les entrepreneurs développent ces innovations pour produire de nouveaux biens et services et captent ainsi des rentes. Mais la croissance se tarit au fur et à mesure que les rentes des innovateurs se réduisent sous l’effet de la concurrence. Les nouveaux (derniers) investissements deviennent de moins en moins rentables signifiant la saturation du marché. La crise puis la dépression succèdent alors à l’expansion.
Un nouveau cycle ne s’enclenche que lorsqu’une innovation majeure apparaît. Elle se traduit par un phénomène de « destruction créatrice » : les entreprises innovantes de l’économie, en produisant de nouveaux biens et services, chassent les entreprises déjà en place.
Kuznets (1966) conteste l’idée de Schumpeter selon laquelle les « grappes d’innovations » et l’ingéniosité des entrepreneurs seraient l’explication des phénomènes longs d’expansion. Kuznets considère, à partir du traitement de données empiriques, que l’innovation est permanente.