2. Inégalités : doit-on s’en préoccuper ?

Nous avons déjà discuté de la notion de bien-être. L’objectif des politiques économiques ne devraient pas être de maximiser le PIB ou un autre critère macroéconomique mais de chercher à accroitre le bien-être de la population.

La question est alors de savoir si les inégalités nuisent au bien-être ? Dans l’absolu, chacun doit se forger son opinion sur cette question ; c’est aux citoyens et non aux économistes de trancher la question. Toutefois, on peut faire deux observations qui peuvent justifier de s’intéresser à cette thématique des inégalités. Ici, nous allons suivre Anthony Atkinson (né en 1944, économiste spécialiste des inégalités) dans l’introduction de son livre Inégalités (2016).

  • Il existe des raisons instrumentales de se soucier des inégalités car celles-ci semblent engendrer des faits indésirables : criminalité, baisse de la cohésion sociale, des problèmes de santé, etc. On se préoccupe donc des inégalités du fait de leurs conséquences.
  • Il existe des raisons intrinsèques de se soucier des inégalités. Ces raisons sont liées au type de société dans lesquelles nous souhaitons vivre. Les conceptions de ce qu’est une « société juste » sont nombreuses et peuvent s’opposer entre elles, mais elles questionnent toutes la notion d’inégalités. Certaines inégalités peuvent être justes et légitimes, d’autres injustes et illégitimes. [1] Ici, on se préoccupe donc des inégalités pour elles-mêmes.



[1] Ce qu’est une « société juste » est le point central des théories de la justice en philosophie. De grands auteurs comme Bentham, Rawls, Nozick, Dworkin et Roemer ont contribué aux théories de la justice. Malheureusement, les aborder exigerait un cours entier et nous n’entrerons pas dans les détails de ces théories.