« Pacte colonial » et « Traités inégaux »
Certains historiens considèrent que l’appropriation des ressources coloniales par les puissances européennes leur auraient permis d’accumuler suffisamment de capitaux pour lancer la Révolution Industrielle. Ainsi, la domination économique contemporaine des pays occidentaux aurait pour origine la spoliation des terres des Indiens et de la main-d’œuvre africaine.
Le « pacte colonial » établit une division internationale du travail, qui survivra jusqu’à la fin du XX°s. Les colonies produisent des matières premières, rapatriées en métropole pour être transformées et alimenter le marché intérieur. Dans l’autre sens, les colonies consomment des produits manufacturés produits en métropole.
Cette tendance va s’accentuer au XVIII°s. et au XIX°s. où les colonies constitueront des débouchés pour les produits de la métropole que le marché intérieur ne peut pas absorber. C’est le temps « colonies déversoirs ». Cela peut se passer de manière forcée, comme pour le textile en Inde : vers 1820 l’Angleterre, qui a édifié une industrie textile mécanisée pendant sa Révolution Industrielle, exige que le marché indien serve de débouché à sa production. Elle augmente les impôts et les droits de douane sur le textile indien, oblige des tisserands indiens à cesser leur activité. La contrainte se révèle efficace : la part de l’Inde dans les exportations totales de textile anglais passe de 6% à 25% entre 1820 et 1850.
La colonisation peut aussi prendre la forme de ce qu’on appelle des « traités inégaux ». Les pays occidentaux vont ainsi obliger par la force certains pays à s’ouvrir au commerce : c’est le cas de la Chine après les Guerres de l’Opium au milieu du XIX°s. et du Japon dans les années 1860. Des pratiques commerciales que l’on a appelées « la politique de la canonnière. »