La logique du développement technique
L’enchaînement des inventions et l’interdépendance entre les innovations invitent à s’interroger sur la logique du développement technique.
Selon Landes Richesse et pauvreté des nations (2000), ces inventions présentent trois traits marquant : des machines se substituent aux travailleurs, l’énergie est produite par des machines, de nouvelles matières premières sont utilisées. La mécanisation et l’apparition de la grande usine constituent les lignes de forces d’un processus qui touche à la fois les méthodes de production et l’organisation de la société.
Un modèle « défi-réponse » peut être proposé : les premières découvertes seraient dues « au hasard », ensuite les innovations se répondraient les unes aux autres au gré de blocages et de déséquilibres internes. Ainsi la machine de Kay aurait rendu le fil rare et provoqué la hausse de son prix stimulant par la même l’innovation dans le domaine de la filature.
Bertrand Gilles met en avant l’existence d’un « système technique » qui suppose une cohérence entre les techniques, l’énergie, les matériaux, les transports et les secteurs de consommation. Au centre du système en vigueur à l’époque se trouvent le fer, le charbon et la machine à vapeur…. Ce système est achevé en 1850, le métal a remplacé le bois, la machine a vapeur est utilisée dans tous les secteurs, le charbon fait le lien entre les deux. A son apogée le système devient difficile à améliorer, il conviendrait que de nouvelles techniques apparaissent pour surmonter les blocages. Le système se déstructurerait alors au profit d’un nouveau d’où, par extension, le caractère cyclique de l’activité.